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Par quoi le « non » peut-il être remplacé ?

Dernière mise à jour : 2 avr. 2021


Quelle drôle de question me direz-vous ?! La plupart des foyers utilisent ce petit mot pour tout et n’importe quoi, plusieurs dizaines de fois par jour.


Mais, alors, quel est le problème ?


Le problème c’est que même si votre chien comprend l’intention négative de votre propos et stoppe son action, il n’apprend pas ce qu’il doit faire à la place de l’action que vous jugez indésirable. Et du coup, l’action indésirable risque de se reproduire encore et encore et vous, vous direz « non » encore et encore, certainement même en vous énervant de plus en plus… Voire en augmentant la force de la punition. Voire en ayant recours à une punition physique. Et tout ceci risque de malmener la relation de confiance que vous avez avec votre chien.

Allons même plus loin : suivant la façon dont vous prononcez le « non », si vous utilisez un ton vraiment agressif et fort, certains chiens craintifs / anxieux vont prendre peur mais ne vont pas associer votre « non » avec l’action indésirable. Si votre chat passe par là à chaque fois que vous dites « non », le chien va associer cette situation désagréable au passage du chat, ou bien à l’aspirateur, au robot ménager, à la TV, …

Ou bien, à forcer d’essayer autre chose et de se voir systématiquement sanctionner par un « non », le chien ne va plus rien tenter du tout. Dans les cas extrêmes, il peut tomber en impuissance ou détresse acquise, c’est-à-dire qu’il n’essayera plus rien, il ne prendra plus d’initiatives par peur de punitions vocales ou physiques.


En effet, le « non » ne veut rien dire pour le chien, il n’est associé à rien de concret. Votre loulou a la capacité d’assimiler un mot = une action / un comportement. « Croquettes » est associé à manger, « se promener » est associé à la balade. Le « non », lui, n’est associé à rien. Nous, les humains, sommes capables de nous représenter une image du « non » mais cette image va changer en fonction de chaque personne. Les chiens n’ont pas cette capacité cognitive.


Autre exemple : vous venez de déménager au Japon mais vous ne parlez pas un mot de japonais. Votre patron vous crie dessus dès le 1er jour mais vous ne comprenez pas pourquoi : votre chemise est-elle mal mise ? Est-ce que votre stylo est de la bonne couleur ? Êtes-vous assis au bon endroit ? Vous tentez une proposition : vous essayez de changer de couleur de stylo mais votre patron continue de vous crier dessus…


Dernier point : au quotidien, pointer du doigt les mauvais comportements est contre-productif et pas vraiment sympa pour l’autre (humain ou animal). L’humain ne voit plus que les comportements « indésirables » de son loulou, il voit uniquement le négatif alors que beaucoup de positif existe de manière sure.



Source : www.thestar.com



Alors, que faire ?


1. Utiliser le « non » pour une action précise. Ce mot sera utilisé exclusivement pour une action précise pour laquelle on aura enseigné à son loulou la réponse appropriée. Par exemple, si mon chien s’approche du lave-vaisselle ouvert, je peux lui dire « non », je ne l’utiliserais que pour cette situation et je lui aurais appris que derrière le « non », il doit renoncer à lécher les assiettes sales


2. Remplacer le « non » par d’autres termes, qu’il faudra apprendre à son loulou :

- Au début, je disais à mon chien en balade « non » quand je ne voulais pas qu’il aille à gauche, « non » quand je ne voulais pas qu’il aille dans le champ, etc… J’ai remplacé le « non » par « par ici » en changeant de direction afin de l’inciter à faire attention lorsque je lui demande « par ici ».

- Si je souhaite qu’il arrête de lécher les miettes sur la table basse, je peux lui demander « pas toucher » ou lui demander de venir pour détourner son attention.

- Si je souhaite que mon chien arrête de mâchouiller les pieds des chaises, je peux lui proposer une friandise de mastication à la place ou bien lui apprendre « tu laisses » ou bien toute autre action pour détourner son attention.

- Si votre chien tire en laisse, plutôt que de répéter « non » 10 000 fois pendant la balade, arrêtez-vous lorsque la laisse est tendue et repartez lorsqu’elle est détendue.

- Si votre chien fait pipi devant vous, le mieux est de le mettre directement dans le jardin, le féliciter quand il fait à l’extérieur et de nettoyer en son absence. Ne dites rien

- Si votre chien vous saute dessus lorsque vous rentrez dans la maison, apprenez-lui qu’il aura des câlins lorsque ses 4 pattes sont posées par terre ou bien associez une demande (« descends » par exemple) à des caresses (= félicitations) lorsque cette demande est exécutée

Votre chien a la capacité de retenir une grande quantité de mots différents, de les associer avec une action / un comportement, profitez-en, cela peut être amusant pour lui et pour vous de commencer cet apprentissage.


3. Si vous avez déjà employé le « non » de manière aversive, ignorez ce point ou utilisez un autre mot. Le « non » employé d’un ton neutre peut être un marqueur de non récompense, une façon de dire au loulou que la réponse choisie n’est pas la bonne, qu’il doit essayer autre chose.


4. Anticiper le plus possible afin de ne pas mettre votre loulou en échec et que vous n’ayez pas à prononcer le « non ». Plus votre chien est mis en situation de « faire juste », plus il fera juste. A l’inverse, plus on rend la faute possible, plus le comportement indésirable va s’installer.

- Ranger la poubelle

- Ranger les chaussures, les fils électriques, …



Pour conclure


Il faut être indulgent avec vous-mêmes, commencez par des situations faciles, où vous trouvez facilement un mot de remplacement puis augmentez progressivement la difficulté afin de remplacer définitivement ce terme dans votre vie quotidienne.

Toutefois, si un « non » vous échappe, pas de panique, votre loulou ne sera pas marqué pour autant.

Et si un « noooooon » dans une situation d’urgence vous échappe, pas de panique non plus.




Sources :

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