Avant de débuter votre lecture, nous tenions à vous rappeler que cet article n’a pas pour but de critiquer la façon dont chacun vit il a pour objet de mettre en lumière la solitude du point de vue canin et les répercussions qu’elle peut avoir sur le chien.
Contexte
Nous demandons beaucoup aux compagnons canins qui partagent nos vies et notamment de nous attendre une partie ou toute la journée pendant que nous, humains, partons travailler. De notre côté, nous allons rencontrer des gens, parler, échanger, en bref satisfaire ce besoin social commun à nos deux espèces alors que notre chien va nous attendre souvent seul pendant des heures…
Le chien est un mammifère social, ce qui signifie qu’il a besoin de contacts avec ses congénères mais aussi avec d’autres espèces (chats, humains, chevaux, …). Il n’est pas très doué pour vivre dans la solitude la plus complète pendant une bonne partie de la journée.
Les chiens errants ou féraux passent leurs journées à s’occuper : chercher leur nourriture, se reproduire, se reposer, jouer un peu, se déplacer, … On constate donc que leurs journées sont remplies et qu’ils restent rarement « à attendre ».
La solitude, lorsqu’elle n’est pas prise en compte, mal travaillée, … peut s’apparenter à une forme de maltraitance. Par exemple si les besoins de chiens énergiques ne sont pas comblés ou lorsqu’un chiot, qui a besoin de l’humain pour grandir, se retrouve seul pendant 12h. Les besoins éthologiques du chien ne sont alors pas respectés.
Même si un chien reste dans la maison avec un compagnon canin pendant l’absence de l’humain, la solitude peut être mal supportée tout de même car ce qui est généralement mal vécu c’est le départ d’un individu apprécié. Prendre un 2ème pour le motif que le 1er s’ennuie n’est donc pas toujours une bonne idée.
Partir au travail est une étape obligatoire dans nos vies humaines me direz-vous et là-dessus je suis d’accord avec vous. Mais alors que faire ?
- Une option serait de ne pas prendre de chien du tout si l’on travaille beaucoup et que l’on a peu de temps à consacrer à notre compagnon poilu avant et après le travail. Ou peu de budget pour avoir recours à un professionnel qui pourrait sortir notre chien pendant notre journée d’absence
- Une autre option est d’apprendre à notre chien à rester seul, tout en ayant conscience qu’avant et après le travail, il faudra lui consacrer du temps afin de lui offrir une vie épanouie et en respect avec son éthologie
L'apprentissage de la solitude
Il faut surtout y aller par étapes et respecter le rythme de votre chien pour ne pas le mettre en difficulté ou dans une situation de stress trop intense.
Le chien/chiot va en effet devoir gérer ses émotions, son ennui, son envie de jouer, s’occuper, essayer de se calmer s’il panique, se détendre… tout cela pendant que nous sommes absents. Certains vont très bien le gérer, pour d’autres, ça sera infiniment plus compliqué.
Protocole
Le protocole suivant est un des protocoles qui fonctionnent le mieux à condition de ne pas brûler les étapes et d’y aller vraiment progressivement, toujours dans le respect et l’écoute de votre loulou.
Il y a 2 raisons principales qui font qu’un chien dégrade ou aboie ou urine en l’absence de ses maîtres.
- Concernant les dégradations, le chien s’ennuie tout simplement et passe le temps ((…) la bêtise n’existe pas pour un chien. Il fait ce qui lui procure un plaisir, un bien être ou l’assouvissement d’un besoin).
- La seconde raison, c’est l’anxiété du fait de se retrouver seul.
- Un chien trop souvent réprimandé (sans savoir pourquoi) peut aussi libérer une certaine tension émotionnelle.
Quelle que soit la raison, vous pouvez mettre en place un protocole qui fonctionne dans 80 % des cas.
Travail de fond : Mettre le chien en sécurité et en confiance : c’est-à-dire plus JAMAIS de réprimandes / punitions quoi que le chien fasse, il y a toujours des solutions à mettre en place (…)).
Ensuite, lorsque vous êtes présent, retirez tous les jouets, nourriture etc. Il n’y a que vous et rien d’autre. Au moment où vous partez, donnez-lui des kongs (ou équivalent) remplis de nourritures très appétante (parfois congelés si l’absence est longue), des os à mâcher, des boites en cartons à déchiqueter avec un os dedans, éparpillez (une partie de sa ration de) croquettes dans toute la pièce ou mettez les croquettes dans un pipolino ou kong wrobbler, …
Le tout étant d’associer votre absence à du plaisir.
Et lorsque vous rentrez, ramassez et rangez tout. Une fois que vous êtes là, il n’y a que vous.
Et bien sûr même en cas de loupés (de bêtises), JAMAIS de réprimandes.
Le but est qu’en votre absence, il ait TOUT (jouets nouveaux, attractifs, qui vont l’occuper, le faire réfléchir) et quand vous êtes là, presque rien.
Lorsque vous êtes présent et que le chien vient vous solliciter, parfois vous répondez (pour maintenir le lien et répondre au besoin de reconnaissance du chien). Parfois vous ne répondez pas, en ignorant totalement, pas même un regard et surtout sans le repousser.
Ainsi ce protocole peut aider également les chiens qui auraient une tendance à l’hyper attachement. Ce protocole fonctionne s’il est respecté à chaque départ (même pour 5 mn) et à chaque retour.
Si vous n’y croyez pas, ça ne marchera pas. Montrez-vous optimiste, détendu. Votre comportement influe sur celui de son animal, car le chien est une éponge émotionnelle. Corinne Martin
Complément
Évitez de trop materner le chien, évitez de passer de « toute votre attention » lorsque vous êtes présent à « aucune attention » lorsque vous partez.
Demandez à des voisins, de la famille proche, un professionnel, de venir sortir votre loulou le midi / dans la journée si vous ne pouvez pas rentrer à la maison en milieu de journée.
Faites des « faux départs » fréquents, mettez votre manteau pour étendre le linge, prenez vos clés de maison pour débarrasser le lave-vaisselle ou regardez la TV avec votre sac à main.
Il est également possible de séparer les jouets en deux catégories : ceux qui seront réservés exclusivement à vos absences (souvent des jouets avec nourriture) et certains autres que vous utiliserez quand vous êtes là afin que votre chien joue seul ou avec vous.
Il est intéressant d’effectuer une rotation dans les jouets que l’on utilise afin de garder le côté « nouveauté »
Mise en garde sur les jouets d'occupation
Certains jouets comme des tapis de fouille sont à donner sur surveillance car certains chiens pourraient déchirer et manger les « lamelles » de tissu.
La taille de certains jouets (kongs par exemple) doit obligatoirement être adaptée à la mâchoire du chien sans quoi le jouet peut devenir dangereux.
Toujours par rapport aux kongs, le petit et le gros trou ne doivent pas être bouchés car c’est ce qui évite l’effet de succion. Une petite astuce consiste à mettre une paille à travers le kong, lorsqu’on le remplit, ainsi c’est certain que le petit trou restera libre.
Résumé
1. Offrez un environnement calme et zen à votre chien de manière générale
2. Apprenez-lui à devenir indépendant et à faire ses propres choix
3. Enrichissez son milieu (nourriture, jouets, …) en votre absence
4. Dépensez-le physiquement avant et après une période de solitude
5. Comblez tous les jours ses besoins éthologiques (flairage, rencontres de congénères, dépenses physiques et mentales…)
Sources :
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