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Kindred

Adoptée par Émilie en 2018

« Tu étais une oubliée, tu étais même la photo de couverture de l'album. Une année et demie dans la rue et autant au refuge. Personne ne s'était jamais intéressé à toi, tu n'avais jamais eu de demande. Tu restais couchée sur le toit de ta niche avec ta copine Norka (qui a été adoptée depuis elle aussi !) à regarder l'horizon.

Quand je suis tombée sur ta photo j'ai eu un coup de foudre pour ta bouille de nounours, ton poil tout blanc, ton col de fourrure et tes grandes oreilles. J'ai envoyé ta photo à ton Papa et je lui ai dit "C'est elle.", il a craqué aussi. Nous avons fait toutes les démarches, l'entretien téléphonique, la visite, les questions... Et puis enfin l'appel qui nous disait que c'était un oui, que tu étais à nous. Nous étions aux anges.

Le temps ne passait pas assez vite, les semaines me semblaient interminables. Jusqu'au 15 Septembre 2018, enfin nous voilà à la ferme ! Les heures passent, il fait nuit et froid mais tous les adoptants attendent ensemble, tous impatients de rencontrer leur boule de poils. Le camion arrive à 3h du matin, on se regroupe tous dans la grange, et tu es la première à sortir. Mon cœur fait un bon en te voyant. Tu es perdue, stressée et fatiguée, et nous aussi. Tu te demandes ce qu'on peut bien te vouloir et puis tu décides qu'on est quand même plutôt sympas et que tu peux nous faire confiance (avec l'aide d'un paquet de lardons).

Arrivés à la maison, on se demande si tu vas te plaire ici, si tu t'entendra avec le chat (et si il s'entendra avec toi), si tu vas nous aimer. Mais tous les doutes s'envolent quand tu passe la porte. Tu cours t'allonger dans le lit et tu nous réclame des câlins en nous faisant des bisous. Et depuis tu n'as pas changé. Tu vis pour les gratouilles et les balades.

 

Tu apprend très vite. La propreté ? 1 jour. Assis, couché, la patte ? 3 jours. (Même si tu obéis quand tu en as envie) Tu ne fais jamais de bêtises, tu es gentille avec tout le monde (même si les étrangers dans la rue te font encore un peu peur), pour les chiens croisés en laisse c'est variable mais on a fait des progrès. Tu as même fini par amadouer le chat qui se frotte à toi pour réclamer des léchouilles. Rester seule a été le plus dur (la porte d'entrée en a fait les frais) mais tu as compris que nous reviendrions toujours et maintenant tu peux rester seule toute une journée sans rien détruire. Et quelle fête quand on rentre !

Quand je dis que tu viens de Roumanie on me demande pourquoi avoir été cherché un chien aussi loin alors qu'il y en a plein en France. Je répond tout simplement que c'était toi et que le hasard a voulu que tu sois là-bas. Je leur raconte aussi ce que c'est que d'être un chien roumain, de vivre dans la rue ou dans des "chenils" où on te laisse mourir de faim avec des centaines d'autres comme toi, mis là par des dogcatchers qui ne se soucient pas de toi. Ce que c'est que de n'avoir aucun droits, aucune considération, de n'être qu'un nuisible que l'on abandonne et maltraite sans scrupules. Je t'aimais avant de te rencontrer, et je t'aime chaque jour un peu plus. Tu me donne une raison de me lever le matin, ma maison est plus sale et pleine de tes poils mais aussi plus joyeuse et chaleureuse.

 

J'espère que je te rend au moins la moitié de l'amour que tu me donnes. Je t'aimerai jusqu'à la fin de tes jours et encore après, jusqu'à la fin des miens. »

- Émilie

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